Naissance du CNER

En 1960, les trois grandes organisations privées qui s’intéressent à l’aménagement du territoire et à l’expansion régionale – Conférence nationale des comités régionaux d’étude, Institut français des économies régionales, et Centre de liaison des actions régionales touristiques et économiques – fusionnent pour devenir le CNER, Conseil national des économies régionales.

Le CNER participe à la préparation de la réforme administrative, avec la création des circonscriptions d’action régionale.

Une volonté affirmée d’indépendance

Au cours de cette décennie, le rôle des comités est reconnu, mais ils vont défendre leur indépendance avec détermination.

Ainsi, un décret publié le 20 janvier 1961 par le gouvernement de Michel Debré rend obligatoire la consultation des comités d’expansion pour l’élaboration des plans régionaux. Ils sont reconnus comme les interlocuteurs privilégiés de l’administration pour toutes les matières se rapportant à la planification régionale.

Mais en 1963, au moment où sont créés la Datar et le Fonds d’intervention pour l’aménagement du territoire (FIAT), les comités régionaux d’expansion, pour garder leur liberté, refusent la proposition qui leur est faite par le Premier Ministre, Georges Pompidou, de devenir l’instance officielle de la région. À partir de 1964, 21 circonscriptions d’action régionale sont administrées par des préfets de région, assistés de conférences administratives régionales (CAR), avec des Commissions de développement économique régional (CODER).

Les comités d’expansion continuent néanmoins à être étroitement associés à la réflexion sur l’aménagement du territoire : en 1966, sur proposition de la Conférence nationale d’aménagement du territoire (CNAT), ils sont désignés pour « imaginer » les modalités de la consultation sur les grandes options régionales du VIe Plan et collaborer avec les CODER à sa préparation. Dans le même esprit, ils participent en 1968 à la consultation organisée par les pouvoirs publics pour préparer la réforme régionale.

Les premiers pas de l’UCAR

En 1961 est créée l’Union des cadres de l’action régionale (UCAR), un peu plus qu’une amicale, un peu moins qu’un syndicat, qui regroupe les secrétaires généraux et les cadres des comités d’expansion.

Les présidents du CNER et de l’UCAR signent, en 1965, le statut des secrétaires généraux et des cadres des comités d’expansion économique.

Une contribution à la réflexion sur le développement économique local

Dès les années 1960, le CNER publie des études sur l’aménagement en milieu rural, la reconversion industrielle et l’aménagement du territoire, les grandes infrastructures, les grands équipements et le logement, thèmes qu’il reprendra périodiquement.

Édouard Rastoin (1960-1962), industriel à Marseille, président de la Chambre de Commerce de Marseille, s'attache à l'ouverture européenne, en tant que président du CNER.

Pierre Schneiter, qui lui succède (1962-1966), donne une dimension nationale forte à la fédération des comités d'expansion économique. Face aux propositions du gouvernement, il soutient le refus des comités d'expansion d'être institutionnalisés.

Edgard Pisani, président de 1967 à 1970, met l’accent sur l'importance de l'urbanisme et sur la nécessité d’une politique industrielle.