Du côté des agences

Présidents et entrepreneurs : l'exemple de l'agence du pays de Redon

Présidents et entrepreneurs : l'exemple de l'agence du pays de Redon


Entre avril et juin 2018, le CNER a mené une enquête auprès de toutes les agences de développement adhérentes à son réseau. Les résultats quantitatifs de ce travail appelant à être complétés par des éléments plus qualitatifs, le CNER publie une série de portraits d'agences visant à illustrer certaines thématiques, notamment celle des financements.

 

Sur les 54 présidents d'agences de développement que comporte le réseau, pas moins de 16 sont également chefs d'entreprises. Une tendance qui tend à se confirmer depuis quelques années.

 

Afin de mieux comprendre la vision de ces élus d'un nouveau genre, nous avons laissé la parole à Vincent Bazinet, président de l'agence d'attractivité et de développement du pays de Redon et directeur général de Mourot Industries, une PME d'une quarantaine de personnes dans le domaine de la soudure. Entre ses multiples activités, Vincent Bazinet s'est prêté au jeu de notre interview. Découvrez ses réponses et son quotidien !

 

Etiez-vous familier des agences de développement économique avant votre prise de fonction à la tête de l’agence d’attractivité de Redon ?

Absolument pas. Je ne savais même pas que ce genre de structure existait. J’ai consacré ma carrière à mon travail, pris entre les salariés, les clients et les fournisseurs en me souciant que peu de l’environnement extérieur. Quand il m’a été proposé de participer à la création de l’agence, j’ai longuement réfléchi et finalement accepté après avoir identifié les intérêts à développer le système économique dans lequel l’entreprise que je dirige exerce. C’était aussi une façon de rendre à d’autres ce que la vie m’a apporté. Faire parler d’un territoire et mettre en avant son attractivité, c’est donner envie à des talents de venir travailler chez nous, trouver des opportunités de recrutement d’autant plus sensibles actuellement. C’est également influer sur des orientations qu’un territoire peut prendre sur des stratégies de formation, d’infrastructure, de support aux entreprises… en rapportant les attentes de tous les entrepreneurs du territoire.

 

Dans quelle mesure votre activité de chef d’entreprise nourrit-elle votre mandat à la présidence de l’agence ?

Le monde économique et le monde public sont deux mondes ayant des contraintes, de temps notamment, ou de management totalement différentes. Mon expérience industrielle me permet d’apporter un certain niveau d’attente au niveau de nos activités, en essayant d’accélérer, de simplifier ou d’impliquer. Sans prétendre être le représentant du monde économique, mon expérience me permet également d’exprimer un point de vue qui pourrait être celui d’un de mes collègues, ou de les consulter pour consolider une position.

 

Quelles sont selon vous les attentes d’un chef d’entreprise français ou étranger faisant appel à une agence de développement économique ?

Quand on souhaite investir sur un territoire, le chef d’entreprise regarde 3 éléments :

  • Quel est le périmètre de chalandise (pour des marchés locaux) ?
  • Quelles sont les infrastructures du territoire qui me faciliteront la vie (route, autoroute, TGV, téléphonie, fibre, assainissement…) ?
  • Quel est le bassin d’emploi, quelles compétences sont présentes, quels organismes de formation ?

Son premier contact vers une agence de développement économique doit lui permettre de répondre à ces questions, d’avoir une présentation de l’écosystème, et de l’orienter ensuite vers les différentes structures à même d’apporter de l’aide pour l’installation.

 

 

 

Propos recueillis par Noémie Condomines