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Une étude croisée inédite sur la réindustrialisation des territoires publiée par Bpifrance

Bpifrance Le Lab a dévoilé les résultats d’une étude sur l’industrie et les territoires, réalisée avec le soutien de la Banque des Territoires.

Une étude croisée inédite sur la réindustrialisation des territoires publiée par Bpifrance


Bpifrance a publié une étude de grande ampleur sur l'industrie dont les objectifs sont de comprendre le potentiel de développement industriel des territoires, quels sont leurs atouts au regard des besoins des industriels, et quel rôle joue la société civile. A noter que l'étude est réalisée avec le soutien de la Banque des Territoires, membre associé du CNER.

Méthodologie

Après des travaux préparatoires (cadrage macroéconomique et un travail sur une trentaine d'indicateurs), 200 personnes ont été interviewées dans le cadre de rencontres et d'entretiens :

  • Dans le cadre de rencontres dans 4 territoires choisis pour leurs caractéristiques industrielles, rassemblant représentants de l’Etat, des Régions, des EPCI, et des industriels ;
  • Dans le cadre d'entretiens réalisés auprès de dirigeants d'industriels, acteurs locaux, élus, chercheurs, acteurs de la formation et d'experts de l'industrie ;

Deux enquêtes ont ensuite été réalisées :

  • Une enquête auprès de 2 828 dirigeants d'entreprises industrielles, du 15 janvier au 22 mars 2024 ;
  • Une enquête auprès de 5 000 citoyens français.

Les attentes des Français quant à la réindustrialisation

Alors même que l’implantation d’usines est parfois contestée localement, 82 % des Français se disent favorables à la réindustrialisation et 83 % déclarent que l’industrie française est une fierté pour les territoires.

Les Français attendent avant tout de la réindustrialisation qu’elle crée de nouveaux emplois : pour 44 % d’entre eux (devant l’indépendance économique citée par 31 %).

Les Français sont conscients des enjeux de souveraineté, mais craintifs des potentiels impacts négatifs d’une implantation d’un site industriel à proximité de leur domicile. C’est la pollution qui ressort comme premier impact négatif (à 52 %), loin devant l’artificialisation des sols (à 31 %).

Outre l’image de l’industrie à renouveler, c’est aussi le citoyen consommateur qu’il faut engager dans la bataille de la réindustrialisation. Interrogés sur leurs critères d’achat, le prix est cité dans le Top 3 par 76 % des Français (dont 38 % au 1er rang), alors que le "Made in France" est cité dans le Top 3 par 31 % des Français (dont 10 % au 1er rang).

Les besoins et projets des industriels

6 industriels sur 10 ont un projet d’implantation en France, soit 1703 projets sur les 2828 répondants : 38% signalent une intention d’extension de leur site existant, 14% la création d’une nouvelle installation, 8% un déménagement, et 3% une relocalisation d’activités.

 

La pénurie de compétences est le premier frein local (frein très fort et plutôt fort pour 82 % des répondants), devant la raréfaction du foncier (57 % des répondants) et le manque d’infrastructures adaptées (35 %). La faible qualité du dialogue avec les élus est citée comme un frein (très fort ou plutôt fort) par 25 % des répondants, de même que l’acceptabilité sociale.

 

A rebours des idées reçues, les besoins des industriels se concentrent sur du « petit foncier » aligné avec leurs projets d’extension. 69 % des répondants ayant un projet de nouvelle implantation ont besoin de moins de 2 Ha.

 

L’attachement au territoire et les besoins diffèrent selon la taille de l’entreprise interrogée, ce qui permet d’identifier des territoires de prédilection distincts pour chaque catégorie d’entreprises :

  • Les PME (petites et moyennes entreprises) privilégient le petit foncier et l’expansion de proximité ;
  • Les ETI (établissements de taille intermédiaire) ont besoin de foncier plus important (de 5 à 10 hectares) et de main d’œuvre ;
  • Les start-ups industrielles déclarent trois priorités : les infrastructures, les centres de recherche et la qualité de vie du territoire.

4 profils de territoires

Après une étude des atouts de chaque territoires, une synthèse est proposée en faisant émerger quatre profils de territoires :

  • Les locomotives historiques sont des territoires qui ont su réinventer leur outil industriel sans subir la désindustrialisation, grâce à une forte culture industrielle et l’impulsion de grands donneurs d’ordre. Par exemple : la Vallée de la Chimie en Rhône-Alpes, Lyon, Nantes ou Toulouse ;
  • Les indépendants agiles représentent des territoires industriels ruraux, dotées d’une industrie autocentrée souvent liée à l’agriculture, caractérisées par une coopération solide et une spécialisation dans un nombre restreint de filières. Par exemple : Figeac, la Roche sur Yon, Ancenis ;
  • Les rebonds sont des territoires ayant surmonté la désindustrialisation pour connaître une renaissance industrielle, tirant parti de leurs friches, de leur héritage manufacturier et de leur position géographique stratégique. Par exemple : les Hauts de France et le Grand Est ;
  • Les néo-industriels désignent des territoires sans tradition industrielle mais qui connaissent une dynamique industrielle récente, appuyée par un écosystème d’innovation solide, des centres de formation et de recherche, et une base solide de cadres et d’ingénieurs. Par exemple : Montpellier.

Pour consulter le communiqué de presse et télécharger l'étude complète, cliquez ici.