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Une R&D toujours très concentrée en Ile-de-France
La Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris a comparé la R&D d’Ile-de-France à celle des autres régions françaises mais aussi d’autres régions européennes. Verdict : si l’Ile-de-France conserve sa prééminence, elle est de plus en plus concurrencée, sur le territoire national tout autant qu’à l’international.
La première région française en R&D
En 2008, plus de 140 000 personnes ont un emploi lié à la recherche en Ile-de-France, dont près de 90 000 chercheurs, soit 37 % de l’effectif total de R&D en France. Les autres régions suivent de loin : Rhône-Alpes, Midi-Pyrénées et Provence-Alpes-Côte d’Azur représentent respectivement 11,7 %, 6,9 % et 6,7 % de l’ensemble du personnel R&D en France.
Si le nombre de chercheurs par habitant est inférieur à celui de Midi-Pyrénées (159 contre 171 pour 10 000 emplois), la dépense intérieure de recherche et développement (DIRDE) d’Ile-de-France est de 16,4 milliards d’euros, soit 40 % des 41,1 milliards dépensés chaque année dans l’Hexagone.
Équilibre sectoriel et déséquilibre géographique
La R&D d’Ile-de-France est répartie de façon équilibrée entre différents secteurs, à la différence des autres régions : aérospatial-électronique, pharmacie-chimie, transports-biens d’équipement, services, contribuent chacun pour environ un quart à sa DIRDE, alors qu’en Aquitaine par exemple, l’aérospatial et l’électronique représentent près de la moitié des dépenses.
A contrario, la R&D francilienne est fortement concentrée sur trois départements : Paris pour la recherche publique, les Yvelines et les Hauts-de-Seine pour la recherche privée.
Un tel déséquilibre s’observe également en matière de taille des entreprises. Contrairement à des régions comme le Centre ou les Pays-de-la-Loire, où les PME réalisent plus de 30 % de la R&D, près de 60 % de la R&D francilienne est réalisée par des entreprises de plus de 2000 salariés.
Une perte de vitesse en Europe
La CCIP a comparé la R&D d’Ile-de-France à celui d’autres régions européennes. Avec des dépenses de R&D représentant 3 % du PIB régional en 2009, l’Ile-de-France atteint tout juste les objectifs de la Stratégie de Lisbonne. Surtout, si elle conserve une avance par rapport à Londres (1%), Barcelone (1,4 %) ou Milan (1,4 %), elle est en décrochage par rapport aux grandes régions allemandes. Ainsi, le Bade-Wurtemberg a consacré 4,8 % de son PIB à la R&D et a déposé 2500 demandes de brevets en 2009, soit 251 par million d’habitants, contre 1100 (96 par million d’habitants) pour l’Ile-de-France.
Enfin, il est à noter que la R&D d’Ile-de-France baisse en poids relatif, car elle représentait 3,5 % du PIB régional en 1997.
Pour en savoir plus : http://www.etudes.ccip.fr/publication/148-recherche-developpement-ile-de-france