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La Fabrique de l’Industrie s’interroge sur les filières


Le think tank présidé par Louis Gallois publie une étude intitulée À quoi servent les filières ?, qui se penche sur l’évolution de ce concept crucial pour la politique industrielle française.

Sans équivalent dans le monde anglo-saxon, la notion de filière apparaît dans les années 1950 afin d’analyser l’industrialisation du secteur agroalimentaire. Outil au service de la politique de planification dans les années 1960 à 1980, elle s’élargit par la suite pour tenir compte des liens entre acteurs et de l’impact des technologies. Dans les années 1990 et 2000, son utilisation décline en raison de la « désintégration verticale » provoquée par l’essor concomitant de la sous-traitance, des partenariats et des alliances, mais elle revient au goût du jour avec les États généraux de l’Industrie en 2009.

La notion de filière est aujourd’hui devenue « un outil permettant d’orienter la politique industrielle à l’échelle régionale et nationale », mais l’absence de définition précise du concept peut conduire « à des représentations, des analyses et des initiatives différentes ». Pour la Fabrique de l’Industrie, à l’extrême, le recours au mot filière peut relever de la pure communication, « profitant des effets de mode ».

Enfin, les auteurs soulignent la nécessité de ne pas raisonner uniquement en termes de filière, d’autres approches pouvant être pertinentes, tels les réseaux géographiques regroupant différents acteurs d’un territoire autour de projets transversaux. L’exemple allemand vient renforcer ce point : la politique industrielle de l’Allemagne ne repose pas sur les filières, mais s’organise autour d’un soutien général à la compétitivité du tissu industriel.