La Russie choisit les agences de développement comme relais territoriaux pour son fonds d’investissement

Son Excellence M. Alexandre Orlov, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de Russie en France était l’invité du rendez-vous du CNER, le mardi 25 juin dernier.
En premier lieu, il a rappelé quelques chiffres sur la situation économique de la Russie : une croissance prévisionnelle en 2013 de 2,3% (après 4% en 2011 et 3,4% en 2012), un chômage de 5% et de fortes réserves en pétrole et gaz. « La Russie représente un vaste marché solvable », a précisé l’ambassadeur.

La volonté du Kremlin est aujourd’hui d’investir massivement dans l’industrie et les grands projets territoriaux :

• La construction de lignes à grande vitesse à partir de Moscou
• La construction de 320 kilomètres de routes nouvelles autour de la capitale
• La modernisation de la ligne transsibérienne pour les passagers comme pour les marchandises
• Le développement économique de régions comme la Sibérie et l’Extrême-Orient
• La création de pôles de compétitivité
• Sans compter les infrastructures spécifiques dédiées aux grands événements que la Russie accueillera ces prochaines années : la coupe du monde de football en 2018 et l’exposition universelle de Iekaterinbourg.

L’ambassadeur de Russie a également souligné que les échanges économiques franco-russes étaient depuis quelques années en forte croissance. Renault aurait ainsi vu ses ventes augmenter de plus de 20% sur le marché russe en 2012. Si les grands groupes français sont très présents (PSA, Alstom, Danone, etc.) les PME françaises sont largement absentes. 500 entreprises françaises se trouvent en Russie contre 6 000 entreprises allemandes.

Les investissements possibles sont donc nombreux et les expertises recherchées par la Russie relèvent de domaines dans lesquels la France excelle, a souligné M. Orlov : transports ferroviaires, énergie, tourisme, biotechnologies et santé.
Pour les encourager à investir sur ce territoire, la France et la Russie sont en train de mettre en place divers fonds d’investissement. Le fonds Volga, en particulier, à la structuration duquel le président du CNER a participé depuis plusieurs mois, visera à favoriser l’investissement dans des entreprises françaises innovantes ayant des besoins en capitaux et à les soutenir pour exporter ou se développer en Russie (filialisation, partenariats, etc.). De même, des efforts seront réalisés en France pour faire davantage connaître les investisseurs russes.

Pour cela, l’ambassadeur de Russie souhaite s’appuyer sur des partenaires territoriaux disposant de l’information et du contact régulier avec les acteurs de terrains. Il en a donc appelé aux agences de développement économique et à leur expertise afin de jouer ce rôle-clé d’intermédiaire. En s’associant au projet, les agences de développement pourraient proposer des projets d’entreprises en besoin de financement et participer ainsi au développement des entreprises françaises en Russie.