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La réindustrialisation à horizon 2035 : un nouveau document de France Stratégie
RTE, membre associé du CNER, a fait partie du groupe de travail qui a permis l'analyse de plusieurs scénarios de réindustrialisation.
France Stratégie a publié une étude sur la réindustrialisation à horizon 2035 : besoins, contraintes et effets potentiels.
Pour réaliser ces travaux, un groupe de travail technique a été mis en place par France Stratégie réunissant administrations (la Direction générale du Trésor, la Direction générale de l’énergie et du climat, la Direction générale des entreprises, le Secrétariat général à la planification écologique et l’Insee) et opérateurs (RTE, membre associé du CNER et BPI France).
L’objectif principal de l'étude est de documenter les différents scénarios de réindustrialisation arrêtés par la mission, d’analyser leurs impacts en termes de ressources potentiellement nécessaires pour y parvenir – main-d’œuvre, énergie, ressources naturelles telles que l’eau ou le foncier, etc. –, ainsi que les effets possibles sur les émissions de CO2 et sur certaines variables macroéconomiques discutées dans le cadre de la mission d’Olivier Lluansi.
En s'appuyant sur des travaux de prospective préexistants de RTE (Réseau de transport d’électricité), huit scénarios de plus ou moins forte réindustrialisation ont été construits sur la période 2022-2035. Ces scénarios ne prennent pas en compte les effets macroéconomiques négatifs potentiels d’une forte réindustrialisation sur l’activité dans le reste de l’économie, liés à des effets de substitution ou à des effets prix.
Trois enjeux ressortent de l'étude :
- Un besoin de main d'œuvre : une industrie manufacturière à 12 % du PIB pourrait nécessiter la création de 740 000 emplois entre 2022 et 2035, dans le cas où la réindustrialisation se ferait essentiellement par les secteurs aval et technologique. Dans le cas d’une réindustrialisation par l’amont, les emplois progresseraient moins vite, avec potentiellement 580 000 emplois créés d’ici 2035. En termes de métiers, les ouvriers qualifiés et les techniciens et agents de maîtrise seraient les premiers bénéficiaires ;
- Énergie et émissions de CO2 : Dans tous les scénarios, il a été supposé à l’horizon 2035 une décarbonation dans l’industrie manufacturière, grâce à une augmentation de l’efficacité énergétique, une forte électrification et une progression de la biomasse là où l’électrification n’est pas possible. Le corollaire d'une baisse des énergies fossiles est une hausse de la consommation d’électricité par l’industrie manufacturière. L’échéance de 2035 se situant avant une possible mise en service de nouveaux réacteurs nucléaires, ces besoins en électricité supplémentaires ne pourront être couverts avec des énergies bas-carbone que par du nucléaire existant et par une forte croissance des renouvelables électriques ;
- Ressources naturelles (le sol et l’eau) : une réindustrialisation à 12 % serait synonyme d’intensification des besoins en foncier (de 23 000 à 30 000 hectares supplémentaires d’ici 2035) et en eau. Le type de réindustrialisation mené sera aussi un déterminant important dans l’usage des ressources, certains secteurs ayant des besoins en eau beaucoup plus conséquents que d’autres (comme l’industrie chimique, le travail du bois ou encore l’industrie agroalimentaire).