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Collectivités locales : le défi de l’attractivité
Au sortir de la crise sanitaire, le secteur public peine à susciter des vocations : en 2021, quatre collectivités sur dix ont rencontré des difficultés de recrutement.
Les collectivités locales ont des postes à pourvoir mais peinent à recruter des talents. C’est l’un des enseignements de la 12e édition du Baromètre RH des collectivités locales, une étude menée par le groupe Randstad France en partenariat avec Villes de France, l’AdCF-Intercommunalités de France, l’ANDRH des territoires (ANDRHDT) et l’Association des Directeurs Généraux des Communautés de France (ADGCF).
Selon cette étude en effet, 39% des collectivités déclarent avoir rencontré des difficultés de recrutement en 2021 en raison d’un manque de candidatures sur certains postes (69% contre 47% en 2015), d’une rémunération peu attractive (59% contre 39% en 2015) et de l’inadéquation entre le poste et les candidatures reçues (52%).
Les collectivités doivent donc repenser l’attractivité des carrières dans le public et travailler leur marque employeur. Pour cela, elles actionnent trois principaux leviers : un tiers d’entre elles font un effort de rémunération, un peu plus d’un quart mettent en avant le projet du territoire et un quart instaurent des mesures d’équilibre entre vie privée et vie professionnelle.
Télétravail : les collectivités restent frileuses
La mise en place du télétravail est l’une des mesures les plus emblématiques de la crise sanitaire. Toutes les organisations, publiques comme privées, ont dû peu ou prou l’adopter, dans la mesure du possible. Même si un agent territorial sur cinq travaille encore régulièrement à distance, près de la moitié des collectivités pensent que le recours au télétravail va décroître après la crise sanitaire, alors qu’elles étaient 55%, dans le baromètre 2020, à penser le pérenniser ou le développer en adaptant leur organisation.
Ce sentiment est encore plus fort au sein des grandes communes (63%). Car la priorité RH opérationnelle à 12 mois reste clairement de pouvoir assurer la continuité du service public. La pérennisation du télétravail n’arrive qu’en 6e position.
La réalité terrain, pour certains métiers, donne raison aux décideurs RH : difficile pour les agents de services sociaux, les agents de la police municipale ou les agents des services techniques de travailler à distance, sauf pour certaines tâches très limitées. C’est d’ailleurs l’argument le plus régulièrement avancé comme obstacle à l’intensification du télétravail.
« Le baromètre RH des collectivités locales 2021 délivre un instantané en demi-teinte, résume Aline Crépin, Directrice innovation sociale et affaires publiques du groupe Randstad France : les responsables RH peinent à conserver de la hauteur pour appréhender les dossiers de fond, alors même que les attendent des missions plus stratégiques comme préparer les organisations et les services à une dynamique de rebond ou trouver de nouveaux leviers d’attractivité pour leurs collectivités.
L’évolution des organisations, l’accompagnement au changement, l’acquisition de nouvelles compétences : tous ces sujets auraient dû occuper une place de choix dans les réflexions prospectives traditionnellement menées en début de mandat. La situation sanitaire en a hélas décidé autrement, même si elle a permis malgré elle d’ouvrir la voie à des discussions sur le télétravail et l’attractivité des carrières dans le public. »
Cet article a été spécialement rédigé pour le CNER par le Groupe Randstad France, partenaire du Forum DEV&CO (forum-deveco.fr)