Du côté des agences

Inondations dans les Hautes-Pyrénées : le CDDE65 crée un fonds de secours pour les entreprises touchées.


Le 27 juin, le CDDE65 a lancé un fonds de secours aux entreprises touchées par les inondations dans les Hautes-Pyrénées. Cette aide prendra la forme d’un prêt à taux zéro dont le remboursement pourra être différé jusqu’à 24 mois. Une avance, limitée à 3 000 €, qui permettra aux entreprises de faire face à leurs échéances les plus urgentes et à couvrir une partie des dégâts matériels.

Pour bénéficier de cette aide, les entreprises pourront fournir un devis de réparation, une déclaration de sinistre ou une simple déclaration sur l’honneur, par exemple pour ce qui concerne la perte d’exploitation causée par un accès impossible ou une fermeture de quelques jours. Le bénéficiaire s’engagera sur l’honneur à rembourser en totalité le CDDE au plus tard, 24 mois après sa mise en place. « L’originalité de ce dispositif réside dans sa simplicité, sa rapidité et la confiance partagée entre les entrepreneurs et leur agence de développement économique », déclare Jean-Philippe Baklouti, directeur général du CDDE65.
 

3 questions à Jean-Philippe Baklouti, directeur du CDDE65
 

Le gouvernement Ayrault s’est engagé à débloquer rapidement les aides aux sinistrés et va déclarer, cette semaine, l’état de catastrophe naturelle.
Pourquoi avoir choisi de créer ce fonds d’urgence ?

C’est le deuxième épisode d’inondations que la région subit depuis octobre 2012, or les indemnités pour octobre 2012 sont encore loin d’être toutes arrivées.
L’état de catastrophe naturelle ne change rien à la mécanique d’indemnisation des assurances. Les assureurs doivent évaluer les dommages, il y a des déclarations à faire. Or, la saison d’été démarre le 1er juillet et nous sommes le 27 juin !
Pour que les campings ouvrent, les terrains doivent être déblayés, les douches réparées, les vitrines des restaurants doivent être remplacées. Les entreprises n’ont plus de fonds, plus de papiers. Le but de ce fonds est de leur donner un coup de pouce, dans la mesure de nos moyens.
Nous avons actuellement 300 000 € de fonds propre pour lancer ce dispositif et d’autres partenaires vont nous rejoindre.

L’ampleur des dégâts est considérable, certaines entreprises déclarent près d’1 million d’euros de réparation. Dans une telle situation, un prêt de 3 000 € ne semble-t-il pas dérisoire ?

En effet, certaines grandes entreprises ont plusieurs millions d’euros de dégâts à déclarer. À leur échelle, notre aide leur semblerait effectivement dérisoire. En revanche, pour le propriétaire d’un bistrot dont la vitrine a été cassée, une aide de 3 000 € représente les réparations des dégâts et la réouverture dans les trois jours. Pour les petites entreprises, cette aide peut être substantielle.
Nous rencontrons ici toutes sortes de problèmes, nous devons être réactifs. Cette solution est effectivement un dépannage, mais c’est un dépannage immédiat, basé sur la confiance.
 

Vous parlez de confiance, l’avance peut être versée sur simple déclaration sur l’honneur, ne craignez-vous pas des difficultés pour obtenir le remboursement de ces prêts ?

Nous ne sommes pas naïfs, mais nous sommes habitués à faire ce genre de prêts, y compris à des personnes en situation de précarité, nous sommes confiants sur ce plan. Nous avons un partenariat avec la banque de France, qui interviendra en conseil, sur des dossiers sensibles.
Nous aurons forcément des difficultés sur certains dossiers, mais cela n’est pas exceptionnel. Dans cette situation d’urgence, nous devons prendre des risques.
Nous n’avons pas de critères d’attribution bien définis, nous prendrons les déclarations sur l’honneur, un devis de réparation ou une facture par exemple. Nous savons que les autres documents ont été perdus. L’originalité de ce dispositif réside dans sa simplicité et sa rapidité. Nous faisons confiance aux entrepreneurs de notre territoire. Nous connaissons les sociétés de notre région, nous avons un minimum de sécurité mais nous tenons surtout à baser notre démarche sur la confiance que nous partageons avec nos entrepreneurs.

Pour plus d’information, rendez-vous sur le site du CDDE65

Karen Rambach