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La marque France : au détriment des marques territoriales ?

La marque France : au détriment des marques territoriales ?


Le 30 janvier 2013, les ministres Nicole Bricq, Arnaud Montebourg, Sylvia Pinel et Fleur Pellerin ont confié à Philippe Lentschener une mission de réflexion sur la mise en œuvre d’une marque France.

Le 28 juin dernier, un rapport d’étape a été remis aux ministres. En parallèle, une grande consultation a été lancée auprès des professionnels et du grand public. Les résultats de cette consultation (qui prendra fin le 7 septembre) seront ensuite intégrés dans le rapport final, dont la remise est prévue le 28 octobre prochain.

Les rapporteurs ont abordé la mission en posant deux questions simples : À quoi sert la France ? Qu’apporte-t-elle au monde ?

Les réponses qui en découlent ont pour objectif de définir les caractéristiques de la France « susceptibles de lui apporter de nombreuses retombées sur le plan économique ».

 

22 propositions constituent ce premier rapport d’étape et parmi elles :

La mobilisation de toutes les énergies disponibles autour du projet de la marque France. Le rapport préconise en effet, afin de garantir l’efficacité de la marque, que les corps intermédiaires et en particulier ceux à vocation économique s’en fassent le relais dans le but de « mobiliser largement et restaurer la confiance ».

Le rapport propose également d’intégrer dans la loi de décentralisation la mise en place de contrats pour « inciter à la cohérence entre l’État et les collectivités territoriales ». En clair, une collectivité territoriale ou une métropole désireuse de mettre en place sa marque sera « incitée » à faire valider son projet de marketing territorial par les « partenaires de la politique de Marque France ».

Le rapport précise qu’il n’est ici pas question de remettre en cause les initiatives ou l’identité des territoires, ce contrat interviendrait dans un souci de « cohérence des initiatives », afin de garantir une meilleure efficacité de chacun des partenaires.

Tout en promettant de ne pas s’immiscer dans la définition des identités territoriales, le contenu de cette proposition reste vague. Si un territoire souhaite créer sa marque, devra-t-il y être « autorisé » par la marque France ? Les orientations et positionnements, d’ordre graphique par exemple, pourraient-t-ils être discutés par celle-ci ? Autant de questions pour l’heure en suspens.

Enfin, on notera la proposition de créer une « agence opérationnelle publique/privée » pour la Marque France sous la forme d’un groupement d’intérêt économique (GIE). Ce GIE serait le résultat d’un rapprochement de trois entités existantes : Ubifrance, l’AFII et Atout France « sans remettre en cause la spécificité de chaque secteur, mais en les coordonnant au maximum ».

Rappelons que le rapport sur l’évaluation des dispositifs de soutien à l’internationalisation des entreprises, remis à Nicole Bricq le 26 juin dernier, propose également une fusion entre Ubifrance et l’AFII. Il évoque lui aussi une volonté de coordination et de simplification.

Karen Rambach

Participez à la consultation sur la Marque France.

Lien vers le rapport d’étape.

 

Les membres de la mission :

Philippe Lentschener

Agnès B.

Michel Gardel

Clara Gaymard

Robert Zarader